Nocturnes 8, peintures acryliques sur papier
« Il y a profusion de livres, semble-t-il, pour nous désigner la meilleure façon de “devenir soi-même“, et comment y parvenir (…)
Et si l’on s’efforçait de “ne pas tenir à soi“, de se délester de ses propres repères, d’entrer en non-conformité avec soi. (…)
Descente vertigineuse vers ce lieu où je ne suis plus “moi“, dissous, confondu à la perception-même, espace psychique devenu nuit, rocher, espace, écho d’un animal au loin, griffure sur le sol. Traces de soi, méconnaissables, hachurées, sans traductions possibles. (…)
Parfois “ne pas devenir soi“, c’est précisément comme ne pas mourir, ne pas être déjà enfermé dans une gangue – existence, identité, règle de vie, qui nous tient lieu de repère, de fragile enclave où le moi perdure. »
Anne Dufourmantelle, Éloge du risque, 2011